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PORT LAZO, UN SIÈCLE D’IMAGES

Ce fonds documentaire d’environ 130 cartes constitué par les collections de Claude Roy et de Michel Rickauer retrace un siècle de la vie de ce petit port de port de pêche devenu site ostréicole.

Cette présentation de cartes postales, images de cette histoire locale qui tend à disparaître n’a pas l’ambition d’une présentation exhaustive de Port Lazo mais se veut le point de départ de collectage d’autres documents iconographiques et de nouveaux témoignages.

LES BATEAUX

 

Commentaires de Guy Prigent

 

Bateau de pêche «Lili Claude» - Peinture du Lili Claude devant Metz Goëlo (Helinguef)

 

Ce bateau de pêche polyvalent (lignes, filets, dragues, casiers) appartenait à Jean Claude Le Hoguillard de Plouézec Pendant 30 ans, ce bateau fera la pêche côtière avec son patron, avant d’être vendu à un marin pêcheur d’Erquy. Il était toujours basé à Port Lazo, Jean Claude Le Hoguillard s’étant reconverti à l’ostréiculture. Le «Lili Claude» représente le dernier bateau de pêche de Plouézec.

LA BAIE

 

L’anse de Port Lazo est située entre la pointe de Kerarzic et la pointe de Plouézec ou pointe de Bilfot. Elle offre seulement un abri pour les vents de sud-ouest, mais reste ouverte aux vents du large du secteur nord-ouest et nord. C’est pour cette raison que les projets d’aménagement d’une digue abri ou d’un quai n’ont pas été retenus au 19e siècle, en dépit d’une fréquentation importante, au profit de l’anse de Bréhec. Le port comporte une digue, faisant office de quai, avec une ligne d’enrochements à l’ouest du quai et à sa base, trois petites cales pour les annexes et un terre-plein en bas de la falaise, jouxtant le quai.  La route du Cap-Horn, qui descend au port et à la grève, se termine par un quai, maçonné avec des moellons de grès. Elle est seulement accessible à pleine mer, par des grands coefficients.  Une retenue d’eau de mer, construite en granit, située à l’est de l’anse de Port Lazo, accessible à mi-marée, sert de piscine publique. La partie Est de Port Lazo est appelée «le petit Port Lazo», sous les falaises. Port Lazo est le meilleur endroit pour atteindre rapidement les parcs à huîtres. 

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LA GRÈVE

 

Les concessions maritimes se développent, transformant le paysage de l’estran. Les chalands ostréicoles et les tracteurs ont remplacé les anciens bateaux de pêche et les charrettes de goémon. Les tables en fer à béton ont remplacé les pêcheries en pierre, offrant une nouvelle rente halieutique aux usagers professionnels. De la pointe de Plouézec, on aperçoit les îlots du Mez Goëlo (dont l’île du Taurel, sur lesquels, disait un voyageur en 1832, «on élève des moutons renommés en gastronomie grâce aux plantes aromatiques qu’ils y broutent». Au début du 20e siècle, les cultivateurs de Plouézec faisaient encore paître leurs vaches sur l’île, qui passent par le cordon de galets à marée basse. Aujourd’hui, ces îlots sont déserts de présence humaine et d’élevage. Seule une croix en pierre, antérieure au 20e siècle témoigne du naufrage d’un caboteur ou d’une noyade d’un jeune marin.

 

Autour des îlots du Mez Goëlo des concessions d’huîtres plates étaient réservées aux veuves de marins et anciens marins invalides. Le naissain était semé à même le sol recouvert par la marée. Pour récupérer l’huître qui s’ensablait il fallait racler les fonds au moyen de crocs et de râteaux. Cette exploitation disparut à partir de 1981 quand un virus décima les bancs de coquillages sauvages. Elle fut alors remplacée par l’élevage des huîtres creuses.

 

Cependant, alors que l’ostréiculture se développe après-guerre, comme économie complémentaire pour les pêcheurs de Port Lazo, les premiers conflits vont apparaître avec les nouveaux occupants du Domaine Public maritime, les ostréiculteurs, pour la maîtrise de l´espace et son aménagement durable. En 1848, la branche industrielle la plus développée du canton de Paimpol semble être l’ostréiculture. C´est Port Lazo qui dispose du plus grand nombre de parcs. Ceux-ci sont privés et appartiennent à des armateurs et à des investisseurs paimpolais (Morand, Disseaux, Héron). Ces 8 parcs reçoivent plusieurs millions de naissain d’huîtres de la baie de Paimpol, pour compléter les bancs d´huîtres sauvages, qui serviront plus tard à repeupler les bancs de Cancale et de Marennes, surexploités. L´élevage se pratique au sol, de façon extensive. Les huîtres sont draguées. La main d´œuvre est locale. Mais la véritable culture technique de l´huître va se développer dans les années 1950, avec l´arrivée des ostréiculteurs du Morbihan, qui vont précéder les Charentais et les Vendéens, pour l´élevage de l´huître creuse, au sol, puis sur table, en poches. La culture de l´huître plate se poursuivant au sol, avec le cycle complet de l´élevage. Ces ostréiculteurs vont ensuite « s´emparer » du terroir maritime de Port Lazo, avec une appropriation par zone de la grève, sans toutefois disposer d´installations permanentes à terre, pour le traitement des huîtres et leur commercialisation.

 

La pêche de plaisance locale va remplacer la pêche professionnelle à Port Lazo et occuper partiellement la grève, avec des corps-morts, puis l´aménagement d´une digue et quelques installations à terre pour les annexes.

Guy Prigent

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