Conférence Odile Guérin, assisté de Guy Prigent
La Côte du Goëlo, et le changement climatique :
L'association RECIFS GOELO présente le vendredi 31 mars, 18 h à la salle Ostréa (entrée libre) une conférence de Odile Guérin, géomorphologue, assistée de Guy Prigent sur l'érosion du littoral et le changement climatique.
Odile Guérin, spécialiste de la géographie de notre littoral du Trégor-Goëlo, fera dans un premier temps un historique des temps géologiques de la Bretagne, et des grands moments d'évolution de nos climats et de ses conséquences sur la géomorphologie de notre littoral, en particulier depuis la dernière glaciation. La physionomie de nos côtes a en effet bien changé depuis qu'on ne peut plus traverser la Manche à pied et que les tempêtes éoliennes ont apporté le limon sur nos terres devenues fertiles. La mer en ses terres a repris ses droits depuis 20 000 ans, créant des cordons de galets dans le Trégor, des îles en archipel, et des falaises au quaternaire, comme les falaises du Goëlo. Pendant que les estuaires mélangent leurs eaux douces aux eaux salées, entraînant une nouvelle et riche biodiversité, favorable aux ressources marines, que les hommes ont pu exploiter.
L'ère de l'anthropocène
Cependant, l'ère de l'anthropocène va bouleverser le rapport entre l'homme et la nature. Une nouvelle époque géologique qui se caractérise par l’avènement des hommes comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques. C’est l’âge des humains ! Celui d’un désordre planétaire ! L’ère de l’Anthropocène met au défi l’espèce humaine et ses capacités d’anticipation, de contrôle et de résilience sur les écosystèmes existants. Pour la première fois, redessinant ainsi les contours d’une nouvelle géopolitique, l'espèce humaine met en danger les autres espèces vivantes et son environnement. Une autre posture, une autre façon de penser le monde, d'être au monde est à réinventer : une politique de la Terre reste à inventer,
Parce que le désordre engendré par les effets de l’activité humaine sur le climat ne porte pas que sur la Terre. Il porte aussi sur le monde et diverses facettes de l’activité humaine : sécurité alimentaire, accès aux ressources vitales, migrations forcées et soudaines, précarité énergétique. L’avènement de l’Anthropocène, en quelque sorte, sonne le glas d’une vision binaire de l’homme séparé de son environnement, de la dichotomie entre la Terre et le monde.re inédit (voir en référence l'anthropologue Descola et l'historien géographe et philosophe Latour).
Aujourd'hui, les changements géologiques se font sur un temps court qui n'est plus le temps long des temps géologiques, et ce à cause des activités humaines, des modes de production intensifs qui détruisent les biens communs : l'eau, les ressources minérales, l'air que nous respirons et les couches aériennes supérieures.
Mais revenons aux falaises du Goëlo, après cet état des lieux, falaises friables, sensibles au ruissellement des eaux comme au bétonnage, aux constructions sur un foncier fragile, davantage qu'à la montée des eaux...
Odile Guérin et Guy Prigent nous feront réfléchir tant sur les conséquences du changement climatique que sur les actions humaines, qui catalysent et accélèrent ces processus d'érosion du littoral, de modification de la biodiversité marine et littorale.
Guy Prigent
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